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LES CAS GAGNES

PAR NOS ANTENNES

DANS LA RUBRIQUE
"DOSSIERS GAGNES"


LE COUP DE GUEULE DU CONSOMMATEUR

Vous désirez  exprimer votre colère aprés une arnaque ou un litige qui pourrait intéresser l'ensemble des consommateurs

Envoyer votre message sur la messagerie : indecosacgt17@gmail.com, nous le mettrons dans notre rubrique "le coup de gueule du consommateur"

21 septembre 2019 6 21 /09 /septembre /2019 17:50

PAIEMENTS EN LIGNE :

BIENTÔT UN RENFORCEMENT

DE L'AUTHENTIFICATION

DES CONSOMMATEURS

PAIEMENTS EN LIGNE : BIENTOT UN RENFORCEMENT DE L'AUTHENTIFICATION DES CONSOMMATEURS

Publié le 17 septembre 2019 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)

 

Les dispositifs d'authentification des paiements électroniques en ligne vont être renforcés, dans le cadre de la mise en œuvre de la 2e directive européenne sur les services de paiement (dite « DSP2 »). C'est ce qu'indique l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP) dans un communiqué du 11 septembre 2019.

Afin de limiter le risque de fraude lors des opérations de paiement sur internet, il est prévu de remplacer progressivement d'ici décembre 2020 le recours aux codes SMS à usage unique par de nouvelles solutions plus sûres comme, par exemple, la saisie d'un code confidentiel ou d'une empreinte biométrique par le biais de l'application mobile de banque en ligne.

La plupart des consommateurs pourront bénéficier fin 2020 de ces nouvelles solutions d'authentification renforcées sur les paiements en ligne de plus de 30 €.

  À noter :

Par ailleurs, c'est d'ici mars 2021 que l'ensemble des professionnels (opérateurs de paiement et e-commerçants) devront avoir mis à niveau leur infrastructure technique « 3D-Secure ».

Et aussi

Paiement par carte bancaire

Fraude à la carte bancaire (Perceval)

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21 septembre 2019 6 21 /09 /septembre /2019 17:48

NOTAIRES, AVOCATS, HUISSIERS DE JUSTICE :

LES COORDONNÉES UTILES

SUR SERVICE-PUBLIC.FR

NOTAIRES, AVOCATS, HUISSIERS DE JUSTICE : LES COORDONNEES UTILES SUR SERVICE-PUBLIC.FR

Publié le 19 septembre 2019 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)

           

Vente immobilière, contrat de mariage, succession, divorce, rédaction d'un procès-verbal, notification d'une rupture de Pacs... Vous cherchez un notaire, un avocat ou encore un huissier ? Retrouvez sur l'annuaire de Service-public.fr toutes les coordonnées utiles des chambres départementales des notaires, des barreaux d'avocats ou encore des chambres départementales des huissiers de justice.

L'annuaire vous propose un accès complet sur tout le territoire à la liste :

  Rappel :

L'exercice de toutes ces professions est encadrée par la loi.

Et aussi

Acteurs de la justice

 

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21 septembre 2019 6 21 /09 /septembre /2019 17:45

IMMEUBLE OU LOGEMENT EN MAUVAIS ETAT : 

APPELEZ LE 0806 706 806

IMMEUBLE OU LOGEMENT EN MAUVAIS ETAT :   APPELEZ LE 0806 706 806

Publié le 17 septembre 2019 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)

 

 

Locataire, vous vivez dans un logement en très mauvais état, dégradé ou dangereux ? Vous êtes victime d'un marchand de sommeil ? Savez-vous que vous pouvez désormais appeler le numéro « info logement indigne » au 0806 706 806 (coût d'un appel local) ? Un conseiller de votre Agence départementale pour l'information sur le logement (Adil) sera à votre écoute pour vous informer.

Ce numéro accessible du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 17h s'adresse à la fois aux locataires, aux propriétaires, aux syndics, aux agences immobilières mais aussi à toute personne ayant connaissance d'une situation de logement insalubre.

  • Vous êtes locataire : le conseiller vous permettra de mieux évaluer la nature et l'importance des problèmes rencontrés (humidité, risque d'effondrement de la toiture, chauffage fonctionnant mal...). Il vous précisera ensuite vos droits et vérifiera également si le bailleur a déjà été informé des problèmes et selon quelles modalités. Le conseiller pourra, le cas échéant, vous préconiser d'adresser un courrier détaillant la situation et demandant l'exécution de travaux.
  • Vous êtes propriétaire : le conseiller vous indiquera notamment vos obligations et les aides financières auxquelles vous pouvez prétendre pour effectuer les travaux nécessaires. Le conseiller vous détaillera aussi les démarches d'information à effectuer auprès du ou des locataires avant le début des travaux.

 

Enfin, en cas d'insalubrité, l'Adil peut signaler, avec votre accord, la situation à l'Agence régionale de santé (ARS).

  Rappel :

L'habitat indigne correspond à des logements insalubres présentant un risque pour la santé des occupants (intoxication au monoxyde de carbone, saturnisme, problèmes respiratoires, risques d'électrocution...). Ce type d'habitat concerne aussi les logements touchés par une procédure de péril ce qui est le cas par exemple lorsqu'un immeuble menace la sécurité des habitants, des voisins ou des passants (risque d'effondrement).

 

Et aussi

Risques sanitaires et sécurité du logement

Pour en savoir plus

Lancement du 0806 706 806, le numéro info logement indigne 

Ministère chargé du logement

Votre immeuble ou votre logement est en mauvais état, que faire ? 

Agence nationale pour l'information sur le logement (Anil)

Un nouveau numéro contre le logement indigne 

Ministère chargé du logement

 

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9 septembre 2019 1 09 /09 /septembre /2019 21:13

RENTRÉE SCOLAIRE

RENTRÉE SCOLAIRE

RENTRÉE SCOLAIRE

Combien ça coûte ? La gratuité, une illusion ?

 

Les études peinent à s’accorder sur les chiffres, mais tout le monde reconnaît l’effort financier que la rentrée scolaire réclame aux familles, surtout les moins aisées. Selon le label Approuve par les familles, les parents estiment leur budget de rentrée scolaire par enfant de 3 à 14 ans, à 484 euros en moyenne. Ce chiffre inclut fournitures, cartable, équipements sportifs, vêtements de rentrée, activités extraordinaires et jeux de récréation. La Confédération Syndicale des Familles (CSF) estimait, elle, le budget de la rentrée 2018 au CP à 165.70 euros, en 4ème à 332,26 euros, à 403.79 euros en 2ème générale, et à 682.83 euros en 2ème bac pro. La CSF intégrait les fournitures et livres non délivrés par les établissements, les équipements sportifs ou spécifiques (blouses, etc.).

 

Les fournitures et le reste…

A cette dépense, qui peut grever le budget familial de septembre, s’ajoutent les frais tout au long de l’année. Le Comité national d’action laïque (CNAL) a notamment interrogé des directeurs d’établissements. Dans la primaire, plus de la moitié de ceux-ci admet solliciter les familles pour l’achat de fournitures (soit environ 25 euros). Dans le secondaire, ils sont neuf sur dix dans ce cas (pour 135 euros en moyenne). Les sorties scolaires posent aussi problème pour beaucoup d’enfants, exclus faute de moyens (13,00 euros en moyenne en primaire, 29 euros dans le secondaire). Et c’est sans évoquer la coopérative scolaire, les photos de classe, voyages ou classes transplantées.

 

Les transports et la cantine

Viennent aussi les frais de transport et de cantine. Pour les uns comme pour les autres, les tarifs varient selon les communes, les départements ou les régions, entraînant de ce fait des inégalités territoriales. Au sujet de la restauration scolaire, dans son rapport de juin 2019, le Défenseur des droits constatait que l’accès à la restauration scolaire était « parfois difficile pour les enfants de familles à revenus modestes pénalisés du fait de tarifs élevés », et restait souvent « entravé par de véritables discriminations ».

 

La gratuité n’existe pas

L’allocation rentrée scolaire (ARS) conditionnée par le revenu du foyer et l’âge de l’enfant, de 369 à 403 euros cette année, est versée mi-août. Elle doit aider à faire face aux frais de la rentrée. Mais l’ARS ne prend pas en compte le niveau de dépense annuel, particulièrement dans le secondaire et, surtout, son attribution cesse quand l’âge des enfants dépasse 18 ans. En France, l’école est un droit et elle est censée être gratuite. Garantir l’accès à l’éducation à tous les enfants, indépendamment de leur situation sociale, géographique, familiale ou de leur origine est une obligation inscrite dans le Code de l’éducation. Dans les faits, la gratuité de l’école n’existe pas et celle-ci participe, au contraire, à révéler les inégalités face à l’éducation.

MICHÈLE BERZOZA

 

L’AVIS D’INDECOSA CGT

En général, à partir de la classe de 6ème, un nouveau poste de dépense apparaît : l’équipement informatique. Recherches, documentaires, cartable numérique, communication avec les professeurs… Une scolarité sans Internet, sans ordinateur ou tablette, est devenue aujourd’hui impossible. Mais l’informatisation d’un foyer représente plusieurs centaines d’euros, somme souvent acquittée par un crédit à la consommation. INDECOSA CGT constate que cet équipement, devenu une nécessité, dont le coût n’est pas pris en compte par l’ARS, aggrave encore la baisse du pouvoir d’achat des familles. Elle déplore la fracture numérique qui, dès l’école, creuse les inégalités sociales.

Contacts : indecosa@cgt.fr et indecosa.cgt.fr

 

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30 août 2019 5 30 /08 /août /2019 20:10

PEUT-ON REFUSER L’INSTALLATION

D’UN COMPTEUR LINKY ?

PEUT-ON REFUSER L’INSTALLATION  D’UN COMPTEUR LINKY ?

Date de publication : 28/08/2019 - Energie/environnement

 

Revue des décisions de justice de 2019.

 

On a pu observer deux mouvements de contentieux concernant les compteurs Linky.

 

Tout d’abord, l’opposition s’est effectuée au niveau municipal où des maires et des communes ont pris des arrêtés ordonnant un moratoire jusqu’en 2021 sur l’installation des compteurs Linky dans leur commune. Le contentieux a pu être porté jusque devant le Conseil d’Etat qui a pris des arrêts qui font désormais jurisprudence en la matière en 2019.

 

Une part du contentieux s’est porté sur le refus des habitants eux-mêmes. En 2019, ce type de contentieux ne semble pas s’être déjà porté devant la Cour de cassation et on ne dénombre dans les décisions récentes qu’un très faible nombre de décision de Cour d’appel sur ce sujet. Etant donné les possibilités d’appel, il est fort probable que les solutions prises dans ces affaires s’éclaircissent et s’uniformisent grâce aux Cours d’appel.  

 

1 - LES PARTICULIERS PEUVENT-ILS REFUSER L’INSTALLATION D’UN COMPTEUR LINKY ?

 1.1 - Le refus en raison de la violation du droit de la consommation

 1.2 - Existe-il une liberté d’être équipé d’un compteur communicant ?

 1.3 - Le refus pour atteinte aux données personnelles

 1.4 - Le refus en raison du principe de précaution

 1.5 - Le refus pour raison médicale : les EHS

 

2 - LES COMMUNES PEUVENT-ELLES REFUSER L’INSTALLATION D’UN COMPTEUR LINKY ?

 2.1 - Les délibérations municipales contre l’installation des compteurs Linky motivé par la propriété des installations aux communes

 2.2 - La prise d’un arrêté en invoquant les pouvoirs de polices administratives du Maire

 

3 - LES DECISION A VENIR, PROPOSITIONS DE LOI ET SUGGESTIONS DE LOI

4 - DECISIONS IMPORTANTES

 

1 - LES PARTICULIERS PEUVENT-ILS REFUSER L’INSTALLATION D’UN COMPTEUR LINKY ?

On constatera cependant qu’aujourd’hui, aucune de ces questions n’a été traitée en appel devant le juge judiciaire. Il ne s’agit encore que de décisions prises par des président de Tribunaux de grande instance (TGI) statuant en référé. Or, dans le cadre de cette procédure, les présidents de TGI examinent uniquement si la situation est manifestement illicite avant d’être jugé au fond. Ce type de procédure a été mis en place pour empêcher la survenance d’événements irréversibles avant le jugement de fond. Ces décisions peuvent non seulement être sujettes à appel devant la Cour d’appel mais également être traité au fonds dans de longues procédures qui ne sont souvent pas enclenchées par les requérants.

 

1.1 - Le refus en raison de la violation du droit de la consommation

Les arguments des consommateurs :

 

 ENEDIS serait la source d’un trouble illicite car il ne respecterait pas les dispositions de l’article L. 111-1 du code de la consommation et l’obligation d’information sur les caractéristiques essentielles du bien qui en découle, notamment sur la capacité du compteur à identifier les appareils électriques du client.

ENEDIS mentirait sur les relevés utilisant la technologie CPL qui seraient quasi-continus et non "plusieurs fois par jour", et donc commettrait des pratiques commerciales trompeuses.

ENEDIS serait également en situation de pratiques concurrentielles déloyales face aux autres acteurs de la domotique à cause de son monopole.

La clause des conditions générales qui permet à ENEDIS d’avoir un libre accès au dispositif de comptage serait abusive.

Par conséquent, l’installation du compteur sans le consentement des consommateurs est illicite et ces derniers devraient pouvoir le refuser.

 

La réponse de l’une des dernières décision (TGI Bordeaux, ordonnance de référé du 23 avril 2019) : L’obligation d’information est satisfaite par ENEDIS, dans la notice remise à tous les usagers et sur son site internet. Et même si l’information était incomplète, insuffisante ou mensongère, la solution à ce manquement ne serait pas le retrait du compteur mais la fourniture de l’information manquante.

 

- Sur les pratiques commerciales trompeuses, l’ANSES a constaté que le CPL est plus important que celui annoncé mais cela n’implique pas forcément que des informations dissimulées circulent. Il n’apparaît donc pas qu’ENEDIS se livre à des pratiques commerciales trompeuses.

 

- Sur la situation de monopole, le tribunal reconnaît que les textes ne mentionnent pas la marque du compteur communicant, mais les demandeurs ne justifient pas sur quel texte ils fondent la liberté du choix du consommateur, d’autant plus que les objectifs de maîtrise de l’énergie priment sur les libertés individuelles.

 

Il a également été plaidé devant le TGI de Tours (30 juillet 2019, ordonnance de référé) que la clause des conditions générales qui permet à ENEDIS d’accéder au dispositif de comptage était abusive. Cet argument a été réfuté le 30 juillet 2019 au motif qu’ENEDIS accomplit une mission de service public et le but poursuivi est d’intérêt général, cette clause permet donc la mise en œuvre de ce service.

 

1.2 -Existe-il une liberté d’être équipé d’un compteur communicant ?

Dans une autre affaire, une demanderesse a invoqué la liberté d’être équipée ou non d’un compteur communicant (CA Versailles, 25 octobre 2018). Or la Cour a relevé que le développement de ces installations a été rendu obligatoire par le droit européen en vertu de la directive du Directive 2009/72/CE du 13 juillet 2009 concernant des règles communes pour le marché intérieur de l’électricité qui a été transposée en droit interne. Bien qu’aucune mention d’obligation d’installation d’un compteur communicant ne soit faite dans son contrat, la demanderesse conserve une relation contractuelle avec ENEDIS, et que dans le contrat passé entre ENEDIS et le fournisseur dont la demanderesse ne conteste pas l’opposabilité, il est précisé que le client doit laisser ENEDIS procéder au remplacement du compteur. Le client n’a donc pas de liberté de s’opposer à l’installation du compteur. De plus, ENEDIS a l’obligation légale de remplacer le compteur.

 

Le TGI de Tours dans son ordonnance du 30 juillet 2019 rappelle qu’il existe une obligation pour les clients de laisser ENEDIS procéder au remplacement du compteur conformément aux dispositions de l’article R. 341-4 du code de l’énergie. Le TGI de Nanterre le 2 août 2019 a également affirmé qu’il "n’existe pas de liberté de choix du consommateur de refuser cet appareil", le contexte législatif et réglementaire s’appliquant autant aux usagers qu’à ENEDIS. Dans cet affaire le tribunal a débouté 457 requérants.

 

1.3 - Le refus pour atteinte aux données personnelles

Le trouble illicite qui résulterait de l’atteinte aux données personnelles n’a pas été reçu par les tribunaux.

 

Tout d’abord, la CNIL dans sa communication du 30 novembre 2015, a reconnu que les compteurs Linky respectaient sa délibération du 15 novembre 2012 relative aux compteurs communicants, puisque l’évolution de la consommation par heure n’est pas communiquée et d’un point de vu général, la consommation ne peut être communiquée à des tiers sans le consentement des abonnés.

 

Certains ont invoqué le fait que la technologie utilisée par Linky ne serait pas en accord avec le règlement RGPD. Cette idée a été réfutée (TGI Bordeaux, ordonnance en référé 23 avril 2019)  car le RGPD ne s’applique que pour les personnes identifiables, par référence à un nom, un numéro, des données de localisation ou des éléments spécifiques propres à son identité. Or les compteurs Linky assurent une anonymisation des données et seul apparaît l’identification du point de livraison. Le tribunal soulève le fait que le titulaire du point de livraison ne se confond pas avec les consommateurs desservis. Il en résulte que les personnes du foyer ne sont pas des personnes identifiables au sens du RGPD et que ce dernier ne s’applique pas. Ce raisonnement semble cependant fragile et il serait préférable d’attendre au moins qu’une Cour d’appel le reprenne ou le confirme pour pouvoir garantir sa portée. 

 

EN SAVOIR PLUS Sur le Règlement européen relatif à la protection des données, vous pouvez consulter la fiche pratique INC "RGPD : Le renforcement de la protection de vos données personnelles".

 

Le TGI de Nanterre dans l’ordonnance précédemment citée n’a pas rejeté l’hypothèse de l’applicabilité du RGPD mais a considéré qu’il n’apparaissait pas avec l’évidence requise en référé qu’ENEDIS ne respectait pas ses obligations relatives aux données personnelles.

 

En ce qui concerne les données personnelles, il est bon de souligner que certains fournisseurs ont pu être mis en demeure par la CNIL pour non-respect de la loi Informatique est Liberté de 1978. C’est le cas de Direct Energie qui a été mis en demeure par la CNIL le 27 mars 2018 parce qu’il demandait simultanément l’accord de la mise en service du compteur Linky et la collecte des consommations horaires présenté comme son corollaire. Le fournisseur donnait donc l’impression que la collecte des données horaires n’est que le corollaire de la mise en service. Son consentement n’était donc pas libre, éclairé et spécifique selon la CNIL. De plus, aucun consentement n’était requis dans le cadre de la collecte des données quotidiennes. Ces avertissements n’ont cependant pas permis aux consommateurs de refuser l’installation d’un Linky.

 

Dans d’autres affaires, les opposant à Linky ont invoqué plus généralement le traitement des données d’ENEDIS qui serait contraire à la législation nationale sur les données personnelles. Par exemple, une consommatrice avait demandé la pose d’un compteur classique et non d’un compteur communicant considérant que les modalités de traitement des données personnelles n’avaient pas été convenues contractuellement (CA Versailles, 25 octobre 2018). Un compteur Linky a malgré tout été posé. Elle a donc attaqué ENEDIS en référé pour obtenir le remplacement de son compteur au motif qu’il y avait une atteinte au droit de la protection des données à caractère personnel. Or le TGI de Bordeaux considère qu’ENEDIS respecte ses obligations en tant que collecteur de données et respecte également les recommandations de la CNIL. Il n’y a donc pas de trouble illicite susceptible de conduire au remplacement du compteur.

 

En l’état actuel de la jurisprudence, les juridictions estiment donc qu’ENEDIS respecte ses obligations relatives aux données personnelles et qu’il en résulte qu’aucun trouble illicite n’existe sur ce point.

 

1.4 - Le refus en raison du principe de précaution

Le principe de précaution a également été invoqué par certains requérants pour contester la pose de compteur Linky (TGI Bordeaux, ordonnance en référé 23 avril 2019). Ce principe est un principe constitutionnel inscrit à l’article 5 de la Charte de l’environnement de 2004 qui affirme en substance que les autorités publiques doivent prendre des mesures provisoires et des mesures de protection si un dommage incertain en l’état des connaissances scientifiques de l’époque pourrait affecter de manière grave l’environnement. Des doutes subsistent quant aux dangers encourus par les personnes et les biens à cause d’une formation insuffisante des installateurs, de l’absence de prise en compte des caractéristiques des tableaux de comptage, et du fait de la défectuosité de l’appareil qui causerait, selon les requérants des départs de feu. Ils ajoutent que des doutes subsistent aussi quant à la nocivité du courent porteur de ligne (CPL), et se fonde sur le rapport de l’ANSES qui indique que le faible nombre d’études expérimentales ne permettent pas de conclure de manière définitive aux effets de ce courant.

 

Or, en l’espèce, selon le tribunal, des mesures d’évaluation des risques ont été mises en œuvre et des recommandations ont pu être faites, par exemple pas l’ANSES. ENEDIS ne manque donc pas à son devoir de précaution, sauf envers les personnes électro-hypersensibles (voir ci-dessous).

 

Le tribunal ajoute, en ce qui concerne les incendies, que la rumeur publique ne suffit pas à établir un risque suffisant et que le rapport du Laboratoire Lavoué, expert en matière d’incendie montre, que le dommage constitué par un risque d’incendie provoqué par le compteur Linky n’est qu’un dommage hypothétique.

 

1.5 - Le refus pour raison médicale : les EHS

Plusieurs personnes sont venues contester l’installation d’un compteur Linky chez elles en raison de leur hypersensibilité aux ondes dans le cadre d’action conjointe. Les tribunaux ne s’accordent ni sur la recevabilité de cet argument, ni sur les solutions à prendre lorsque l’argument est considéré comme étant recevable.

 

Le TGI de Toulouse dans une ordonnance en date du 12 mars 2019 a ordonné à ENEDIS de n’installer aucun appareil dans le domicile des demandeurs ou à l’extérieur, de délivrer une électricité sans CPL et de rétablir le courant. Le 20 mars, ce même TGI, dans une autre ordonnance, ordonnait que l’électricité ne soit pas distribuée avec un CPL à ces personnes.

 

Le TGI de Tours a ordonné le retrait des compteurs Linky pour les personnes électro-hypersensible le 30 juillet 2019. Il ne s’agissait alors que de 13 cas sur les 121 requérants. 

 

Le TGI de Bordeaux, dans son ordonnance du 23 avril 2019, a lui ordonné que soient installés des filtres contre les champs électromagnétiques au point de livraison où vivent les personnes électro-hypersensibles.

 

D’autres tribunaux ont refusé de prendre en compte ces éléments, estimant que malgré la production de documents, les études restent réticentes à reconnaître un lien entre les symptômes des consommateurs et le compteur (TGI Caen, ordonnance 4 avril 2019, TGI de Nanterre ordonnance, 2 août 2019).

 

Que se passe-t-il si les personnes refusent l’installation d’un compteur Linky, comme par exemple en empêchant l’entrée de l’installateur ?

En vertu de l’article 11.6.1 des conditions générales d’ENEDIS, ce refus peut entraîner la coupure du courant étant donné qu’il constitue un trouble affectant l’exploitation ou la distribution d’énergie.

Par ailleurs, les consommateurs ayant refusé la pose du compteur se verront facturé des frais de relève à pied.

 

2 - LES COMMUNES PEUVENT-ELLES REFUSER L’INSTALLATION D’UN COMPTEUR LINKY ?

 

2.1 - Les délibérations municipales contre l’installation des compteurs Linky motivé par la propriété des installations aux communes

 

Des conseils municipaux, sous la pression de l’opinion publique locale, ont voté des délibérations ordonnant un moratoire concernant l’installation des compteurs Linky, considérant la commune propriétaire des compteurs électriques. Ces délibérations sont motivées à la fois par les enjeux sanitaires et de protection des données personnelles. L’arrêt du Conseil d’Etat, Commune de Bovel du 28 juin 2019 répond à la question "A qui appartient les compteurs électriques ?". En l’espèce, la commune avait pris la délibération interdisant le remplacement des compteurs Linky sans le consentement de celle-ci. Depuis 2005, la propriété des réseaux publics de distribution a fait l’objet d’un transfert d’EDF vers les communes ou les syndicats public locaux d’électricité comme le rappel l’article L. 322-4 du code de l’énergie.  Le Conseil d’Etat en déduit en combinant cet article avec l’article L. 2224-31 du code des collectivités territoriales qui dispose en substance que l’autorité organisatrice du réseau de distribution est la commune ou l’établissement de coopération auquel elle a transféré cette compétence. D’après le Conseil d’Etat, il résulte de la combinaison de ces deux articles que le propriétaire du réseau est le syndicat local de coopération d’électricité et donc que les communes ne peuvent prendre des délibérations pour empêcher l’installation de compteur Linky sur ce motif. Par conséquent, la commune étant membre du syndicat mixte départemental d’énergie d’Ille-et-Vilaine, la propriété des compteurs revient donc au syndicat.

 

La décision est lapidaire et peu détaillée mais les conclusions du rapporteur public qui ont visiblement été suivies par les juges permettent de mieux comprendre le raisonnement du Conseil d’Etat. Il effectue une analyse des deux textes précités en perspective avec les débats parlementaires qui ont conduit à leur vote ainsi qu’une analyse grammaticale poussée des textes pour en comprendre leur sens et leur logique. Il en déduit également de l’économie générale de la loi qu’il n’y aurait aucune logique à laisser la propriété du réseau aux communes alors qu’elles sont passives et ne disposent d’aucune prérogative de gestion dessus.  

 

Mais que se passerait-il si le syndicat décidait de prendre un moratoire ? La question reste ouverte et il est probable que le contentieux se déplace désormais vers les syndicats d’énergie.

 

2.2 - La prise d’un arrêté en invoquant les pouvoirs de polices administratives du Maire

D’autres méthodes ont été utilisées par les communes pour essayer d’instaurer un moratoire sur l’installation des compteurs Linky. Certaines communes ont pris des arrêtés municipaux en invoquant le pouvoir de police général du maire et donc le trouble à l’ordre public que provoquait l’installation des compteurs Linky. La question qui s’est donc posée aux tribunaux est "Le pouvoir de police du maire permet-il d’instaurer un moratoire sur l’installation des compteurs Linky dans sa commune ?".  L’arrêt du Conseil d’Etat Commune de Cast du 11 juillet 2019 répond à cette question.

 

Le conseil municipal de Cast avait adopté une délibération demandant un moratoire sur le déploiement des compteurs Linky. Cette délibération a été suivie par un arrêté pris par le maire dans ce sens. Le Conseil d’Etat (CE) a considéré que ces actes font griefs à ENEDIS qui peut donc les contester (1). Le CE rappelle le raisonnement de la décision Commune de Bovel sur la propriété des compteurs.

 

La lecture des conclusions du rapporteur public dans cette affaire qui ont été suivies par le CE permet de comprendre le raisonnement suivant. Le CE applique la règle selon laquelle s’il existe un pouvoir de police spécial (d’un domaine spécifique) le titulaire d’un pouvoir de police général comme le maire ne peut prendre de décisions dans ce domaine (règle issue de la jurisprudence Commune de Saint-Denis du 26 octobre 2011) sur l’implantation des antennes relai (2). Or, en l’espèce, le CE relève qu’il existe déjà une autorité de police spéciale dont dépendrait les compteurs, il s’agit de la police de la compatibilité électromagnétique de tous les équipements électriques régie par le décret du 27 août 2015, pouvoir qui est dévolu à l’Etat. Par conséquent, le maire ne peut pas prendre de décision dans ce domaine. Le principe de précaution de l’article 5 de la charte de l’environnement n’est donc pas invocable puisqu’il ne permet pas à une autorité d’excéder ses pouvoirs. Ni le pouvoir de police du maire, ni le principe de précaution ne permettent au maire de prendre un tel arrêté, qui a donc été annulé par le CE. Le pourvoi de la commune a donc été rejeté.

 

A NOTER  Une proposition de loi a été déposée (n°961 enregistrée le 16 mai 2018) par M. le député Bastien LACHAUD et ses collègues notamment du groupe La France Insoumise pour permettre aux maires de s’opposer à l’installation des compteurs communicants dans leur commune. Cette proposition n’est pas encore passée en commission.

 

3 - LES DECISION A VENIR, PROPOSITIONS DE LOI ET SUGGESTIONS DE LOI

Corinne Lepage a déposé un recours devant le Tribunal administratif de Paris pour enjoindre aux ministères de la transition écologique et de la santé de procéder à des études sanitaires sur les compteurs Linky et a demandé un moratoire sur leur installation.

 

Certains opposants à Linky accusent CAPGIMINI, l’entreprise dont l’étude a permis le lancement de l’installation des compteurs Linky son manque d’impartialité, étant selon eux un partenaire commercial d’ENEDIS.

 

Le 10 avril 2019, une proposition de loi a été déposée par M. le député André CHASSAIGNE visant à la création d’une commission d’enquête sur les conséquences du programme d’installation des compteurs Linky. Elle aurait pour objectif de répondre aux interrogations soulevées sur le plan sanitaire, aux interrogations relatives aux conséquences de cette installation sur les factures et les conséquences sociales, sur la vie privée, sur la maîtrise publique de l’énergie, et elle pourra formuler des recommandations pour suspendre, poursuivre ou modifier les modalités du déploiement.

 

Dans le rapport d’information déposé le 25 juin 2019 relatif aux freins à la transition énergétique présidé par M. le député Julien DIVE et dont M. le député Bruno DUVERGE a été le rapporteur, il est fait état des différentes auditions dont celle de M. Fabien CHONE, Directeur général de Direct Energie qui prône un droit de refus des consommateurs au compteur Linky, mais que ceux qui refusent le compteur Linky devront donc payer le déplacement du personnel pour le relevé du compteur.

 

Il faut également signaler que l’association de consommateurs UFC-que choisir a lancé en janvier 2019 devant le Conseil d’Etat une action pour dénoncer le retard de la mise en œuvre de l’affichage en temps réel et le manque de transparence sur les engagements du gouvernement à propos de l’installation de ces compteurs.

 

4 - DECISIONS IMPORTANTES

> Conseil d’Etat, 28 juin 2019, Commune de Bovel : "La propriété des compteurs n’est pas à la commune mais au syndicat".

> Conseil d’Etat, 1 juillet 2019, Commune de Cast : "Le Maire ne dispose pas de pouvoir de police pour ordonner un moratoire sur l’installation des compteurs".

> Tribunal de Grande Instance de Bordeaux, 23 avril 2019 : traite dans l’ensemble la quasi-totalité des questions : électro-sensibilité, RGPD, droit de la consommation, devoir de précaution.

 

Autres décisions du Conseil d’Etat

 

> Société Directe Energie, 28 mars 2012 : Les gestionnaires de réseaux de distributions ne sont que les concessionnaires et ils n’en ont pas la propriété.

 

> Robin des toits et autres, 20 mars 2013 : l’arrêté 4 janvier 2012 relatif aux dispositifs de comptage des réseaux publics d’électricité est conforme : à la charte de l’environnement (principe de précaution), à la convention d’Arrhus du 25 juin 1998 relative à l’accès à l’information et à la participation publique au processus décisionnel en matière de justice et d’environnement, à la libre administration des collectivités territoriales, à la directive européenne du 13 juillet 2009, à la loi informatique et liberté, à l’article L. 322-8 du code de l’énergie, au décret du 31 août 2010.

 

> Syndicat intercommunal d’énergie d’Indre-et-Loire et Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour l’électricité¸20 mars 2013 : Idem pour le décret du 31 août 2010.

 

> Société ENEDIS et autres, 9 mars 2018 : Comme Société Direct Energie mais sur d’autres points.
 

> Commune de Troyon et autres, 11 juillet 2018 : Les communes ne sont pas recevables pour saisir la CNIL des conditions dans lesquelles ENEDIS traite les données personnelles de leurs administrés.

 

(1) Il désavoue donc indirectement le TA de Rouen dans sa décision du 14 janvier 2019 qui considérait que ce type de décision ne fait pas grief.

(2 )Par ailleurs, le rapporteur public réalise une véritable comparaison entre l’affaire Commune de Saint-Denis et l’affaire en question. 

 

William URVOY,

Juriste-stagiaire à l’Institut national de la consommation

 

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29 août 2019 4 29 /08 /août /2019 18:12

TÉLÉCONSULTATION COMMENT Y ACCÉDER ?

TELECONSULTATION COMMENT Y ACCÉDER ?

Depuis la mise en place du remboursement de la téléconsultation par l’Assurance maladie, de plus en plus de médecins s’équipent. Toutefois ce service est surtout conseillé par des complémentaires ou des sociétés privées désireuses de le proposer à leurs salariés.

 

Depuis septembre 2018, la consultation réalisée à distance – depuis un ordinateur, une tablette ou un smartphone – peut-être remboursée à hauteur de 70% par l’Assurance maladie, sous certaines conditions.la complémentaire santé couvre alors les 30% restants.

En avril dernier, 640 médecins avaient facturé une téléconsultation depuis le 15 septembre 2018, selon les données que nous a fournies la Caisse d’Assurance Maladie (CNAM). Une centaine en avait réalisé plus de vingt et trente plus de cinquante. Ces chiffres vont grandissant au fil des semaines, mais restent modestes en comparaison des 100 000 médecins généralistes et 70 000 spécialistes exerçant sur le territoire

 

LES COMPLÉMENTAIRES TRÈS ACTIVES

Ce dispositif de prise en charge de la téléconsultation s’ajoute à celui déjà mis en place par certaines complémentaires. Elles offrent ce service à leurs adhérents le plus souvent par l’intermédiaire de plates-formes spécialisées qui rémunèrent des médecins et se chargent d’organiser la mise en contact avec le patient via des outils qu’elles ont développés.

Les organismes complémentaires sont de plus en plus nombreux à proposer un service de téléconsultation. La téléconsultation peut aussi être accessible aux salariés de sociétés qui font appel directement aux plates-formes sans passer par une complémentaire. Dans ces deux cas, la téléconsultation est intégralement prise en charge (soit par la complémentaire, soit par l’employeur et ne coûte rien au patient.

A noter également que plusieurs plates-formes (Livi ou Qare, par exemple) permettent à leur service sans intermédiaire. Mais la téléconsultation ne sera remboursée par l’Assurance maladie que si elle respecte le parcours de soins (voir ci-dessous). Depuis le 6 décembre 2018, les pharmaciens peuvent également proposer au sein de leur officine un espace dédié à la téléconsultation.

 

ERWAN LE FUR

 

REMBOURSEMENT : A QUELLES CONDITIONS ?

L’Assurance maladie ne rembourse la téléconsultation que si l’acte a été réalisé par le médecin traitant du patient ou un médecin auquel il l’a adressé. Les personnes sans médecin traitant peuvent prétendre à un remboursement si le professionnel exerce dans une organisation locale de praticiens (maison de santé pluri professionnelle, par exemple). La prise en charge ne concerne pas les téléconsultations qui passent par les complémentaires ou qui sont proposées par certains employeurs.

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29 août 2019 4 29 /08 /août /2019 17:04

LA TAXE D’AMENAGEMENT :

MODE DE CALCUL

ET EXONERATIONS POSSIBLES

LA TAXE D’AMENAGEMENT :  MODE DE CALCUL ET EXONERATIONS POSSIBLES

le 11/03/2019 – Impôts et fiscalité

 

Vous souhaitez construire un abri dans votre jardin, une terrasse, une piscine ? Vous serez peut être redevable de la taxe d’aménagement. Quels sont les tarifs de cette taxe ? Quelles sont les exonérations possibles ?

 

https://www.economie.gouv.fr/files/styles/articles_vous_orienter/public/Abri_de_jardin_annexe.jpg?itok=9kh7P64n La taxe d’aménagement, qu’est-ce que c’est ?

La taxe d’aménagement est un impôt local perçue par la commune, le département et la région sur toutes les opérations de construction, reconstruction ou agrandissement de bâtiments que vous pouvez faire sur votre terrain dès lors qu’elles nécessitent une autorisation d’urbanisme (permis de construire ou autorisation préalable).

Lire aussi : Impôts locaux : lesquels vous concernent ?

La taxe d’aménagement : quelles sont les surfaces concernées ?

La taxe d’aménagement est due pour toutes les surfaces de plancher des constructions closes et couvertes dont la superficie est supérieure à 5 m2 et d’une hauteur de plafond supérieure ou égale à 1,80 mètre, y compris les combles et les caves.

Les abris de jardin (même démontables) ou tout autre annexe que vous seriez susceptible de construire à l’extérieur de votre maison entrent aussi dans le champ de la taxe d'aménagement.

Les bâtiments non couverts tels les terrasses ou ouverts sur l’extérieur comme les pergolas sont exclus de la surface taxable.

Certains aménagements comme les piscines et les panneaux solaires, bien qu'exclus de la surface taxable, sont toutefois soumis à la taxe d'aménagement de façon forfaitaire.

Lire aussi : La taxe d'habitation : comment ça marche ?

Quels sont les tarifs de la taxe d’aménagement ?

Pour calculer le montant de la taxe d’aménagement, il faut multiplier la surface taxable par la valeur déterminée par m2 de surface, puis multiplier ce résultat par le taux voté par la collectivité territoriale.

Les valeurs annuelles par m2 de surface sont définies par arrêté. En 2019, les montants fixés sont les suivants :

  • 753 € par m2 en province, hors Île-De-France
  • 854 € par m2 en Île-De-France

Les piscines et les panneaux solaires font l'objet d'une taxation forfaitaire spécifique :

  • 200 € par m2 de piscine
  • 10 € par m2 de surface panneau

Les taux de la taxe d’aménagement sont établis par les collectivités territoriales.

Le ministère de la cohésion sociale et des territoires a élaboré un outil de recherche permettant de trouver les taux nécessaires au calcul de la taxe d'aménagement via un simulateur.

Accédez au simulateur de la taxe d'aménagement

Lire aussi : Suppression de la taxe d'habitation : combien allez-vous gagner ?

Taxe d'aménagement: les réductions et exonérations possibles

Taxe d'aménagement : les réductions possibles

Certaines constructions ouvrent droit à un abattement de 50 %. Sont notamment concernés :

  • les 100 premiers m2 de la résidence principale
  • les locaux à usage industriel ou artisanal et leurs annexes
  • les locaux à usage d'habitation et d'hébergement livrés à des organismes HLM et leurs annexes

Taxe d'aménagement : les exonérations possibles

Certaines exonérations sont prévues par le Code de l'urbanisme. Elles s'appliquent en particulier aux aménagements suivants :

  • les petits abris de jardins ou toutes autres constructions d'une superficie inférieure ou égale à 5 m2 non soumis à déclaration préalable ou à permis de construire
  • les reconstructions à l'identique d'un bâtiment détruit depuis moins de 10 ans suite à un sinistre comme un incendie
  • les constructions et aménagements prescrits par un plan de prévention des risques sous certaines conditions.

Les exonérations facultatives

Sur délibération, les collectivités locales peuvent décider d'exonérer de taxe d'aménagement (en totalité ou en partie) certaines constructions comme :

  • les abris de jardin d'une superficie supérieur à 5 m2, pigeonniers et colombiers soumis à autorisation préalable
  • les surfaces de constructions supérieures à 100 m2 pour la résidence principale financée par un éco-PTZ
  • les logements évolutifs dans les départements d'Outre-mer.

Lire aussi : Taxe foncière sur le bâti : mode de calcul et réductions

Comment déclarer et payer votre taxe d'aménagement ?

Déclaration de la taxe d'aménagement

Vous devez établir votre déclaration au moment du dépôt du permis de construire, d'aménagement ou de la déclaration préalable.

Paiement de la taxe d'aménagement

Le  montant de la taxe d'aménagement est établi par la Direction départementale des territoires (DDT) ou la Direction régionale et interdépartementale de l'équipement et de l'aménagement (DRIEA) en Île-De-France. L'avis de taxe d'aménagement est adressé au redevable dans les 6 mois suivant la délivrance de l'autorisation de construire ou d'aménager.

Si le montant de votre taxe d'aménagement est supérieur à 1 500 €, vous devrez la régler en 2 fractions :

  • à compter du 14ème mois suivant la délivrance de votre autorisation d'urbanisme
  • à compter du 26ème mois pour la liquidation de la taxe.

Le paiement de la taxe d'aménagement est à adresser au comptable de la Direction des Finances publiques dans le ressort duquel l'aménagement a été édifié.

Une majoration de 10 % est appliquée en cas de paiement tardif. Une pénalité de 80 % du montant de l'impôt dû est appliquée en cas de construction sans autorisation ou en infraction à l'autorisation et manquement aux obligations déclaratives relatives à la taxe d'aménagement.

Lire aussi : Impôts : la demande de remise gracieuse, comment ça marche ? | Particuliers : les réductions et crédits d'impôts auxquels vous pouvez prétendre

 

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29 août 2019 4 29 /08 /août /2019 16:54

RÉNOVATION DANS L'ANCIEN :  TOUT SAVOIR SUR LA RÉDUCTION D’IMPÔT DENORMANDIE

RENOVATION DANS L'ANCIEN :  TOUT SAVOIR SUR LA REDUCTION D'IMPOT DENORMANDIE

le 06/03/2019 –

Patrimoine et succession Réductions et crédits d’impôts

 

Vous envisagez d’investir dans l'ancien ? Vous pouvez peut-être bénéficier d'une réduction d'impôt sur le revenu dans le cadre du dispositif Denormandie entré en vigueur le 1er janvier 2019. Explications.

https://www.economie.gouv.fr/files/styles/articles_vous_orienter/public/immeuble_facade_renovation.jpg?itok=1yQN1kmN Le dispositif Denormandie, qu’est-ce que c’est ?

Voté dans le cadre de la loi de finances pour 2019, le dispositif Denormandie est un dispositif d’investissement locatif destiné à encourager la rénovation dans l’ancien.

Il prend la forme d’une réduction d’impôt sur le revenu accordée aux particuliers achetant un logement à rénover dans un quartier ancien dégradé pour le mettre en location.

L’objectif est d’accélérer la rénovation des logements en mauvais état pour répondre aux besoins de logement des populations, dans la continuité du plan national de lutte contre le logement insalubre.

Le dispositif Denormandie s’applique uniquement dans certaines zones. Il est limité aux villes bénéficiaires du programme national Action cœur de ville. Lancé en 2018, ce plan fait référence à une convention de revitalisation sur 5 ans passée entre l’État et 222 villes moyennes pour redynamiser leur centre-ville.

Découvrez la carte des 222 villes éligibles au dispositif Denormandie

Voir la carte en plein écran

Lire aussi : Tout savoir sur l'impôt 2019 sur les revenus 2018 | Particuliers : les réductions et crédits d'impôt auxquels vous pouvez prétendre

Qui peut bénéficier de la réduction d'impôt Denormandie ?

Pour être éligible à la réduction d’impôt Denormandie, vous devez :

  • acheter un bien à rénover dans une des villes labellisées « Coeur de ville » entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2021
  • effectuer des travaux représentant au moins 25 % du prix du logement acheté
  • mettre votre logement en location nue (non meublée) sur une période longue durée, pendant 6, 9 ou 12 ans
  • louer votre logement à un prix raisonnable à des ménages modestes en respectant certains plafonds de loyers et de ressources. L'application des plafonds à respecter correspond aux mêmes règles que celles appliquées au dispositif Pinel neuf.

Lire aussi : Rénovation énergétique : les aides auxquelles vous pouvez prétendre

Quels sont les travaux éligibles à la réduction d'impôt Denormandie ?

Vous devez réaliser des travaux améliorant la performance énergétique du logement d'au moins 30% ou réaliser au moins 2 types des 5 travaux suivants : changement de chaudière, isolation des combles, isolation des murs, changement de production d’eau chaude, isolation des fenêtres.

Les travaux engagés pour améliorer la performance énergétique du logement doivent être réalisés par un professionnel certifié Reconnu garant pour l'environnement (RGE).

Trouvez un professionnel RGE

Lire aussi : Rénovation énergétique : les conseils pour bien choisir les professionnels

Quel est le montant de la réduction d'impôt Denormandie ?

Le calcul de la réduction d'impôt Denormandie s'opère à partir du prix de revient net du logement. Ce prix comprend l'ensemble des sommes débloquées pour acquérir le bien y compris les dépenses de rénovation.

L'avantage fiscal est étalé sur la durée de location. Son montant est calculé en appliquant au prix net de revient du logement un pourcentage variant en fonction de la durée de location du logement :

  • Pour une période de location de 6 ans
  • Réduction d'impôt de 12 % du prix du bien
  • Pour une période de location de 9 ans
  • Réduction d'impôt de 18 % du prix du bien
  • Pour une période de location de 12 ans
  • Réduction d'impôt de 21 % du prix du bien

Exemple

Vous achetez un bien d'un montant de 200 000 € auquel s'ajoutent des dépenses de rénovation parmi les dépenses éligibles d'un montant de 50 000 €. Vous louez sur une période de 12 ans. Vous bénéficiez d'un avantage fiscal de 52 500 € soit 4 375 € de réduction d'impôt sur le revenu par an.

Plafonnement de l'avantage fiscal

La réduction d'impôt Denormandie est plafonnée à un investissement maximum de 300 000 €. Si vous achetez un logement plus cher, la fraction dépassant ce montant ne sera pas prise en compte dans la base de calcul de votre réduction d'impôt.

 Lire aussi : Taxe foncière sur le bâti : mode de calcul et réductions

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29 août 2019 4 29 /08 /août /2019 16:47

JE VEUX CONTESTER LA HAUSSE

DE MES CHARGES

JE VEUX CONTESTER LA HAUSSE DE MES CHARGES

 

 

Le témoignage de Romain I… : je suis locataire dans un immeuble récent depuis un peu plus de deux ans. Mon propriétaire et l’agence immobilière ont décidé d’augmenter nos charges locatives de façon importante. Avant, nous payions 35€ de charges par mois. Là, ils augmentent les provisions sur charges à 68€ par mois, en s’appuyant sur les comptes des charges de l’année dernière. De plus, ils nous demandent de payer un complément de 257€ à titre de régularisation. Je trouve ça soudain et excessif. Tous les locataires de l’immeuble subissent des hausses similaires. Que dit la loi à ce sujet ? Comment puis-je me défendre ?

 

Les conflits à propos des charges font partie des litiges les plus courants entre propriétaires – bailleurs et locataires. Si, comme la plupart des baux le prévoient, le locataire verse des provisions sur les charges (ce qui est le cas de notre témoin, Romain), une régularisation annuelle est obligatoire.

Mais les bailleurs ne sont pas libres d’augmenter les charges dites locatives ou récupérables comme bon leur semble. Les dépenses doivent être justifiées. Et la loi fixe des règles sur ce qui incombe au locataire. Vous avez donc les moyens de réagir à une régularisation en votre défaveur et à une hausse des provisions.

 

1 - OBTENEZ LE DÉCOMPTE DES CHARGES

Un mois avant la régularisation annuelle, l’agence immobilière ou le propriétaire doivent vous adresser le décompte par nature des charges ainsi que le mode de répartition entre les locataires de l’immeuble (si le bien est en copropriété, c’est le règlement de copropriété qui fixe la grille de répartition des charges). Vous devez aussi recevoir une note d’information sur les modalités de calcul des charges de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire collectifs. Vous pouvez en outre demander à l’agence ou au bailleur un relevé général des dépenses qui a pu être présenté lors de l’assemblée général de copropriété. Mais ils ne sont pas tenus de vous le transmettre.

« Si vous ne recevez pas les documents obligatoires, demandez-les à l’agence ou au propriétaire par lettre recommandée avec avis de réception. S’ils restent silencieux, demandez une injonction de faire auprès du tribunal d’Instance » recommande David Rodriguez, juriste à l’association Consommation Logement et Cadre de Vie (CLCV). Entre ces deux étapes, vous avez la faculté de saisir la commission départementale de conciliation (CDC) pour obtenir les documents. Les coordonnées des CDC sont disponibles sur Service Public.fr et anil.org.

 

2 -ÉPULUCHEZ LES JUSTIFICATIFS DES DÉPENSES

A partir de l’envoi du décompte par nature de charges, l’agence ou le bailleur doit tenir à votre disposition pendant six mois les pièces justificatives des montants exigés. L’agence immobilière de Romain lui a proposé de s’y rendre pour consulter les pièces, ce qui est parfaitement conforme à la loi. Notre témoin a le droit de prendre des notes sur place. Si l’agence refuse de vous donner accès aux justificatifs, ce qui est illégal, adressez-lui un courrier recommandé avec avis de réception. Dans l’hypothèse où elle reste silencieuse, n’hésitez pas à prévenir le propriétaire, la responsabilité de ce dernier étant engagée.

 

3 - VÉRIFIEZ QUE VOUS ÊTES REDEVABLE DE TOUTES LES SOMMES

Dans les différents documents mis à votre disposition, vérifiez que le propriétaire ne cherche pas à vous faire payer des charges qui lui incombent. Par exemple, c’est lui qui doit prendre en charge la dératisation et l’éventuel remplacement de pièces fondamentales au fonctionnement de l’ascenseur.

Les charges récupérables des logements vides et meublés sont limitativement fixées dans le décret du 26 août 1987 ainsi qu’à l’article 23 de la loi n°89-462 du 6 juillet 1989. Vous êtes notamment redevable des frais liés aux menues réparations de l’ascenseur ou aux dépenses relatives à l’eau chaude et au chauffage collectif des locaux privatifs et des parties communes.

Avec l’aide éventuelle d’une association de locataires, vous pouvez aussi repérer dans les documents une possible erreur de calcul ou d’imputation des charges. Vous n’êtes pas redevable de toutes les sommes exigées ? Dans ce cas, contestez la régularisation et la hausse des provisions par lettre recommandée avec avis de réception. En l’absence de réponse ou en cas de réponse insatisfaisante de l’agence immobilière ou le bailleur, saisissez la commission départementale de conciliation ou le tribunal d’instance.

 

4 - DEMANDEZ DES DOMMAGES ET INTÉRÊTS À L’AGENT

La consultation des documents vous permet également de déterminer si le montant des provisions de charges n’a pas été minoré au moment de la conclusion du bail pour vous appâter. « La situation de Romain correspond à un cas type de minoration des charges, analyse David Rodriguez. Certains agents immobiliers minorent pendant un ou deux ans le montant des provisions avant de procéder à une régularisation très importante ».

La justice a reconnu la faculté pour des locataires de mettre en jeu avec succès la responsabilité civile d’un agent qui avait minoré le montant des charges à dessein (cour d’appel de Toulouse. 13/12/2018 n° 18/022495).

L’agent peut être condamné à verser des dommages et intérêts aux personnes lésées. Le niveau de l’indemnisation dépend de l’appréciation des juges. Toutefois, une action en justice étant longue et à l’issue incertaine, tentez d’abord de rechercher une solution amiable avec l’agent immobilier avant toute action devant le tribunal d’instance. Pour cela, demandez conseil à une association de locataires.

TIMOUR AGGIOURI

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2 août 2019 5 02 /08 /août /2019 18:07

FAUX ET USAGE DE FAUX :

LES NOUVELLES FILIÈRES

DE LA CONTREFAÇON

 

Avec l’expansion des méga plates-formes de vente en ligne, et des sites de vente entre particuliers, les consommateurs sont davantage exposés à des vêtements, chaussures, parfums…. Contrefaits. Comment lutter ?

Ce sont des brosses à dents Colgate. Mais en les manipulant, on se rend compte que leurs poils s’enlèvent facilement. Trop facilement. Elles auraient pu étouffer l’utilisateur. Expertisées par le fabricant légitime, Palmolive, ces vraies fausses brosses s’avèrent aussi munies d’un manche contenant trois fois plus de bisphénol que la norme autorisée.

Notre pays est particulièrement touché par la contrefaçon. Avec 17% des produits saisis dans le monde en 2016, la France était la deuxième destination des contrefacteurs, juste derrière les Etats Unis. Des prix bas, une facilité d’accès grâce au Web et à la situation géographique, et il faut bien le reconnaître, un goût prononcé des Français pour le faux….

UNE PROGRESSION DE PRESQUE 7% PAR AN

Les plus jeunes, surtout, n’ont guère de scrupules : 41% des 15 – 24 ans jugent « acceptable d’acheter des produits contrefaits lorsque le prix du produit original et authentique est trop élevé » contre 27% pour l’ensemble de la population selon un sondage réalisé en 2017 par l’Ifop pour l’Union des fabricants (Unifab), l’organisme qui mutualise la lutte des marques contre la copie. Avec cette appétence, pas étonnant que l’achat de produits contrefaits progresse chaque année de 6 à 7%. Les vêtements, accessoires, parfums et chaussures constituent toujours le plus gros des achats de contrefaçon (7 sur 10 environ), si l’on en croit les acheteurs eux-mêmes.

DÉGÂTS SOCIAUX ET PROBLÈMES DE SÉCURITÉ

Selon un rapport du Comité économique et social européen (Cese) de 2017, ce phénomène provoquerait la perte de près de 800 000 emplois en Europe, et un manque à gagner fiscal de presque 15 milliards d’euros chaque année. Sans compter les dégâts sociaux. « On a, d’un côté, des travailleurs réduits au statut d’esclaves et, de l’autre, des industries qui peinent à produire le meilleur, puisque de qu’elles le font, c’est tout de suite copié » expliquent les rapporteurs du Cese.

La contrefaçon peut surtout poser un problème de sécurité pour celles et ceux qui les achètent. « Les contrefacteurs cherchent à minimiser les coûts de matières premières et du processus de fabrication, explique-t-on à la Répression des Fraudes. Des vêtements en contact avec la peau peuvent contenir des colorants azoïques, substances dangereuses et interdites. On trouve également des lunettes de soleil qui ne garantissent pas une véritable protection ».

Face à la menace, les moyens de défense paraissent faibles. Les containers qui arrivent dans l’Hexagone, à Marseille, au Havre ou dans les aéroports sont tellement nombreux que les douaniers ne peuvent pas faire face. Seul un sur cinquante est contrôlé, selon le Cese.

De nouvelles filières se développent de manière pernicieuse pour tromper les douaniers. De plus en plus de cargaisons arrivant de Chine font en effet un arrêt en Albanie, en Ukraine, au Maroc ou en Egypte, notamment, pour être reconditionnées et livrées aux revendeurs dans des colis plus petits.

DES FILIÈRES QUI FONT PREUVE D’IMAGINATION

Autre filière qui se développe actuellement, celle qui consiste à acheminer les pièces dans des envois distincts et à les assembler ensuite sur le territoire de destination.

Une cargaison de tee-shirts d’un côté, les fausses étiquettes de la marque de l’autre, et l’emballage pour finir. Le tout sera cousu et conditionné en Europe dans les ateliers clandestins. Les copies de parfums suivent le même processus, avec les flagrances d’un côté et les emballages de l’autre. Les marchandises sont ensuite injectées dans divers circuits de revente : à la sauvette, sur les marchés, les foires, les magasins de déstockage et même, quelquefois, dans la distribution traditionnelle.

Mais le moyen d’écouler le plus facilement la marchandise est Internet. Près de 7 articles contrefaits sur 10 sont désormais interceptés dans l’acheminement postal ou le fret. Aujourd’hui, d’immenses foires à tout sur Internet, AliExpress ou Wish, sont de véritables repaires de contrefacteurs. Les responsables de ces sites se trouvent hors de l’Union européenne, loin des foudres des grandes marques.

DES COPIES QUI IMITENT A LA PERFECTION

Un autre type de business en ligne permet d’écouler de faux produits avec moins de risques encore, les sites de revente entre particuliers. Vinted, par exemple, connaît un succès fulgurant. Charline y a acheté un fond de teint de grande marque. « Il me cause des problèmes de peau, je suis donc allée dans un magasin où l’on m’a confirmé que c’est une contrefaçon ».

L’Unifab voit ce type de pratique d’un mauvais œil. « Nous avons rencontré les responsables de Vinted afin qu’ils mettent en place un système de détection de contrefaçons. Ebay l’a instauré ; c’est un algorithme qui traque certains mots clés, et élimine automatiquement l’annonce suspecte. Elle est remise en ligne si le vendeur prouve que se produit est authentique ».

Le problème prend un tour beaucoup plus corsé lorsque la copie imite quasiment à la perfection son modèle. « Il existe désormais des contrefacteurs de produits de luxe d’une telle qualité que l’on s’y méprend : la lutte est difficile », reconnaît l’Unifab. Difficile de les détecter, d’autant que le prix peut lui aussi être élevé. Au point que 37% des Français affirment avoir déjà acheté un produit contrefait à leur insu.

Les origines, elles ne changent pas : 9 produits contrefaits sur 10 sont toujours fabriqués en Chine. « Nous pouvons tout copier, à l’exception de votre mère », ont l’habitude de dire les Chinois. A Pékin, il existe un complexe commercial baptisé « treasure street » où les acheteurs peuvent commander en gros des produits de contrefaçons. C’est un immense bâtiment abritant 300 points de vente, chacun représentant une usine où sont fabriqués les produits de contrefaçon. On y trouve des montres Rolex, sacs à main Gucci, piles Duracell, lames de rasoir Gilette, shampooings Head & Shoulders, du Viagra et même des diplômes universitaires ou des automobiles de luxe….

EN CHINE, DE VRAIS FAUX MAGASINS

La contrefaçon est tellement présente en Chine qu’il existe de vrais faux magasins : de faux Apple store, Ikea, Mc Donald’s, KFC ou Starbucks, copies quasi conformes. La majorité des marchandises vendues par Taobao, le site Web d’Alibaba sur le marché chinois, sont contrefaites. Mais ça ne gêne pas grand monde.

En juin 2016, le fondateur d’Alibaba, Jack Ma déclarait que les produits contrefaits étaient souvent de « meilleure qualité » et vendus à des « meilleurs prix » que les articles authentiques… Depuis, il a un peu changé de discours et suggère de réprimer plus fortement la fabrication de copies. Sur les milliers d’articles suspects repérés chaque année et transmis aux autorités chinoises, moins de 1% aboutissent à une condamnation. Le faux a encore de beaux jours devant lui.

Lionel MAUGAIN

 

Que risquez-vous à en acheter ?

Les vendeurs et détenteurs de marchandises contrefaites encourent des sanctions pénales pouvant aller jusqu’à 300 000€ d’amende et trois ans de prison.

*Si vous vous faites arrêter à la frontière ou si vous êtes le destinataire d’un colis contenant des produits contrefaits, sachez qu’ils seront confisqués et détruits. En outre, une amende comprise entre une et deux fois la valeur de l’objet de la fraude peut être infligée par la douane.

*Dans les faits, une marque ne poursuit jamais un client qui a acheté un faux vêtement. « Ce sont des personnes qui peuvent avoir des difficultés financières, on ne va pas en rajouter.

En revanche, nous allons traquer l’expéditeur et le moyen par lequel le vêtement a été acheminé » explique l’Union des fabricants de la lutte contre la contrefaçon.

 

Les trois indices pour déceler une copie

*Un site ou un point de vente louche

Privilégiez, à l’étranger notamment, les commerces traditionnels ou officiels. Sur Internet, repérez le nom et les coordonnées de professionnel (postales, téléphoniques et électroniques) ; vérifiez que le prix est TTC ainsi que l’existence de conditions générales de vente. Vérifiez que le droit  de rétractation et les garanties légales de conformité sont clairement mentionnés. Ne vous fiez pas aux photos, qui peuvent, elles-mêmes, être un plagiat de photos officielles.

*Un prix trop attractif

Seules les filières douteuses peuvent proposer des articles à des tarifs très attractifs. Demandez toujours une facture, et assurez-vous que le tarif inclut toutes les taxes, y compris les droits de douane…

*Une piètre qualité

Ayez un œil sur la qualité des matériaux et les finitions. Une piètre qualité d’impression de l’étiquette ou une faute d’orthographe peuvent aussi révéler une contrefaçon. Assurez-vous de la présence des logos attestant du respect des normes européennes (type CE) et/ou nationales (type NF). Un produit de luxe dans un sac plastique est sans doute aussi une contrefaçon.

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