Nos données personnelles sont-elles suffisamment protégées ?
Le gouvernement propose depuis lundi une application permettant de remplir une attestation dérogatoire numérique de déplacement. Il suffit de tendre son smartphone aux forces de l’ordre pour justifier sa sortie durant le confinement. Selon un sondage fraîchement réalisé 66 % des personnes sondées sont d’accord avec le principe mais nous savons qu’un sondage n’est pas toujours le reflet de la réalité surtout si cela porte sur une population de plusieurs dizaines de millions d’habitants. En effet, on est en droit de se demander quelles garanties le gouvernement a-t-il pris pour protéger nos données ? N’y a-t-il pas un risque en cas de stockage ou partage de ces données que se constitue un fichier de déplacement de la population pendant la période de confinement ?
La première étape ne pose pas trop de problèmes en soi puisque du côté du formulaire en ligne les données inscrites ne sortent pas de l’ordinateur.
À l’opposé dès la deuxième étape les choses se corsent. En effet elles se situent au niveau du contrôle par les forces de l’ordre. En effet la vérification s’effectue à l’aide d’une tablette ou d’un smartphone, équipés de l’application « CovidReader ». Cela permet de lire en direct le QR code généré en bas de l’attestation. La question des données personnelles et de leur périmètre de lecture se pose à ce moment-là. Si le Premier ministre s’est voulu rassurant en excluant tout caractère intrusif du dispositif dans la vie quotidienne des français on est en droit de se demander si des organismes indépendants comme la CNIL ont été consultés pour avis. En effet, ce n’est pas parce que rien n’est paru au journal officiel sur le sort réservé à nos données personnelles que cela suffise à nous rassurer.
Une chose est immuable c’est qu’en matière de protection de données la formule papier offre beaucoup plus de garanties que celle utilisée par le biais du numérique.
Arnaud FAUCON secrétaire national